Aller au contenu

Page:Verne - Les Frères Kip (partie 1).djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

45
vin mod à l’œuvre.

Le James-Cook, parfois, approchait de si près la côte, dont Harry Gibson connaissait bien les sondes, que le chant des oiseaux arrivait distinctement jusqu’à bord, entre autres celui du « pou », des plus mélodieux. Il s’y mêlait aussi le cri guttural des perroquets de diverses sortes, des canards à bec jaune, jambes et pattes d’un rouge écarlate, sans parler des autres nombreuses espèces aquatiques, dont les plus hardis représentants voltigeaient à travers les agrès du navire. Et, aussi, lorsque son étrave troublait leurs ébats, avec quelle rapidité se dispersaient les cétacés, ces éléphants, ces lions de mer, ces multitudes de phoques, recherchés pour leur graisse huileuse, pour leur fourrure épaisse et dont deux centaines suffisent à produire près de cent barils d’huile !

Le temps se maintenait. Si la brise tombait, ce ne serait pas avant le soir, puisqu’elle venait de terre, et, en s’abaissant, rencontrerait l’obstacle de la chaîne intérieure.

Sous l’influence d’un beau soleil, elle parcourait les hautes zones et poussait rapidement le brick, qui portait ses voiles d’étai et ses bonnettes de tribord. À peine s’il y avait lieu de mollir les écoutes, de modifier la barre. Aussi les nouveaux embarqués pouvaient-ils