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à bord de l’épouvante

pagnons et moi, nous halions sur l’amarre de l’Épouvante.

J’eus le loisir alors d’examiner les dispositions extérieures de l’appareil qui m’emportait… où ?…

Le pont et l’accastillage étaient faits d’une sorte de métal dont je ne reconnus pas la nature. Vers le centre, un panneau, demi-soulevé, recouvrait la chambre où les machines fonctionnaient avec une régularité presque silencieuse. Ainsi qu’il a été dit, ni mâture, ni gréement, pas même la hampe d’un pavillon à l’arrière. Vers l’avant se dressait la tête d’un périscope, qui permettait à l’Épouvante de se diriger sous les eaux.

Sur les flancs se rabattaient deux espèces de dérives, semblables à celles de certaines galiotes hollandaises, et dont je ne m’expliquais pas l’usage.

À l’avant s’arrondissait un troisième panneau qui devait recouvrir le poste occupé par les deux hommes lorsque l’Épouvante n’était pas en marche.

À l’arrière, un panneau identique donnait très probablement accès à la cabine du capitaine, lequel ne se montrait pas.

Lorsque ces divers panneaux étaient rajustés sur leur cadre à garniture en caoutchouc, ils s’y appliquaient si hermétiquement, que l’eau ne pouvait pénétrer à l’intérieur pendant les évolutions sous-marines.

Quant au moteur qui imprimait cette prodigieuse vitesse à l’appareil, je n’en pus rien voir, non plus que du propulseur, hélice ou turbine. Tout ce que je constatai, c’est que le bateau ne laissait derrière lui qu’un long sillage plat, dû à l’extrême finesse de ses lignes d’eau, et qui lui donnait toute facilité pour se dérober à la lame, même par mauvais temps.

Enfin, pour n’y plus revenir, l’agent qui mettait cette machine en mouvement n’était ni la vapeur d’eau, ni les vapeurs de pétrole, d’alcool ou autres essences que leur odeur eût trahies, et qui sont le plus généralement employées pour les automobiles