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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 1.djvu/150

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mathias sandorf.

le premier de descendre le long de ce câble de fer. Au cas où quelque obstacle, impossible à prévoir, m’empêcherait d’atteindre le sol, peut-être aurais-je la force de remonter jusqu’à la fenêtre. Deux minutes après moi, Étienne, tu te glisseras par cette embrasure et tu me rejoindras. Deux minutes après lui, Ladislas, vous prendrez le même chemin. Lorsque nous serons réunis tous les trois au pied du donjon, nous agirons selon les circonstances.

— Nous t’obéirons, Mathias, répondit Étienne Bathory. Oui ! nous ferons ce que tu nous diras de faire, nous irons où tu nous diras d’aller. Mais nous ne voulons pas que tu prennes la plus grande part des dangers pour toi seul…

— Nos existences ne valent pas la vôtre ! ajouta Ladislas Zathmar.

— Elles se valent en face d’un acte de justice à accomplir, répondit le comte Sandorf, et si l’un de nous est seul à survivre, c’est lui qui se fera le justicier ! Embrassez-moi, mes amis ! »

Ces trois hommes s’étreignirent avec effusion, et il sembla qu’ils eussent puisé une plus grande énergie dans cette étreinte.

Alors, tandis que Ladislas Zathmar faisait le guet à la porte de la cellule, le comte Sandorf s’introdui-