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mathias sandorf.

au dehors de l’embrasure, leur avait donné l’alarme.

« Le malheureux ! s’écria Étienne Bathory. L’abandonner !… Mathias !… l’abandonner ! »

Un second coup de fusil éclata, et, cette fois, la détonation se confondit avec les roulements de la foudre.

« Dieu le prenne en pitié ! répondit le comte Sandorf. Mais il faut fuir… ne fût-ce que pour le venger !… Viens, Étienne, viens ! »

Il n’était que temps. D’autres fenêtres, percées aux étages inférieurs du donjon, venaient de s’ouvrir. De nouvelles décharges les illuminaient. On entendait aussi de bruyants éclats de voix. Peut-être les gardiens, en suivant la banquette qui contournait le pied du mur, allaient-ils couper la retraite aux fugitifs ? Peut-être, aussi, pouvaient-ils être atteints par des coups de feu, tirés d’une autre partie du donjon ?

« Viens ! » s’écria une dernière fois le comte Sandorf.

Et il se laissa glisser le long du câble de fer qu’Étienne Bathory saisit aussitôt.

Alors tous deux s’aperçurent que ce câble flottait dans le vide au-dessous de la banquette. De points d’appui, de crampons d’attache, pour reprendre