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la maison du pêcheur ferrato.

Personne ne vous sait ici. Demain nous aviserons.

— Non, Andréa Ferrato, non ! répondit le comte Sandorf. Maintenant, notre faim est apaisée ! Nous avons repris nos forces ! Laissez-nous quitter à l’instant cette maison, où notre présence est un si grand danger pour vous et pour les vôtres !

— Oui, partons, ajouta Étienne Bathory, et que Dieu vous récompense de ce que vous venez de faire !

— Allez dormir, il le faut ! reprit le pêcheur. La côte est surveillée, ce soir. On a mis l’embargo sur tous les ports du littoral. Il n’y a rien à tenter pour cette nuit.

— Soit, puisque vous le voulez ! répondit le comte Sandorf.

— Je le veux.

— Un mot seulement. Depuis quand notre évasion est-elle connue ?…

— Depuis ce matin, répondit Andréa Ferrato. Mais vous étiez quatre prisonniers au donjon de Pisino. Vous n’êtes que deux ici. Le troisième va être mis en liberté, dit-on…

— Sarcany ! s’écria Mathias Sandorf, en réprimant aussitôt le mouvement de colère qui s’était irrésistiblement emparé de lui, lorsqu’il entendit ce nom exécré.