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mathias sandorf.

La maison, depuis bien des années, appartenait et servait d’habitation au comte Ladislas Zathmar.

« Qu’est-ce que le comte Zathmar ? demanda Zirone, auquel ce nom n’apprenait rien.

— C’est le comte Zathmar ! répondit Sarcany.

— Mais peut-être pourrions-nous interroger ?…

— Plus tard, Zirone, ne précipitons rien ! De la réflexion, du calme, et maintenant, à notre auberge !

— Oui !… C’est l’heure de dîner pour ceux qui ont le droit de se mettre à table ! fit ironiquement observer Zirone.

— Si nous ne dînons pas aujourd’hui, répondit Sarcany, il est possible que nous dînions demain !

— Chez qui ?…

— Qui sait, Zirone ? Peut-être chez le comte Zathmar ! »

Tous deux, marchant d’un pas modéré, — à quoi bon se presser ? — eurent bientôt atteint leur modeste hôtel, encore trop riche pour eux, puisqu’ils n’y pouvaient payer leur gîte. Quelle surprise leur était réservée !… Une lettre venait d’arriver à l’adresse de Sarcany.

Cette lettre contenait un billet de deux cents florins, avec ces mots, — rien de plus :

« Voici le dernier argent que vous recevrez de