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la maison toronthal.

plus celle qu’il prenait d’ordinaire, insolente et provocante, pendant ses dernières visites à la maison du banquier.

Non seulement il était parfaitement maître de lui-même, mais aussi très sérieux. Il venait d’approcher une chaise, sans qu’il eût été invité à s’asseoir ; puis, il attendit que la mauvaise humeur du banquier se fût dépensée en bruyantes récriminations, pour lui répondre.

« Eh bien parlerez-vous ? » reprit Silas Toronthal, qui, après quelques allées et venues dans son cabinet, venait de s’asseoir à son tour, mais sans parvenir à se maîtriser.

— J’attends que vous soyez plus calme, répondit tranquillement Sarcany, et j’attendrai tout le temps qu’il faudra.

— Que je sois calme ou non, peu importe ! Pour la dernière fois, que me voulez-vous ?

— Silas Toronthal, répondit Sarcany, il s’agit d’une affaire que j’ai à vous proposer.

— Je ne veux pas parler d’affaires avec vous, ni ne veux en traiter aucune ! s’écria le banquier. Il n’y a plus rien de commun entre vous et moi, et j’entends que vous quittiez Trieste aujourd’hui même, à l’instant, pour n’y jamais revenir !

— Je compte quitter Trieste, répondit Sarcany,