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la maison toronthal.

— Soit, monsieur le comte, répondit Silas Toronthal. Cependant, l’argent est cher, en ce moment, et il ne serait que juste que le vôtre ne restât pas improductif. Une crise financière menace de s’étendre sur le pays tout entier. La situation est très difficile à l’intérieur. Les affaires sont paralysées. Quelques faillites de maisons importantes ont ébranlé le crédit public, et d’autres sont encore à craindre…

— Mais votre maison est solide, monsieur, dit Mathias Sandorf, et je sais, de bonne source, qu’elle n’a été que très peu éprouvée par le contre-coup de ces faillites ?

— Oh ! très peu, répondit Silas Toronthal avec le plus grand calme. Le commerce de l’Adriatique nous assure, d’ailleurs, un courant d’affaires maritimes qui manque aux maisons de Pesth ou de Vienne, et nous n’avons été que très légèrement touchés par la crise. Nous ne sommes donc pas à plaindre, monsieur le comte, et nous ne nous plaignons pas.

— Je ne peux que vous en féliciter, monsieur, répondit Mathias Sandorf. Toutefois, je vous demanderai si, à propos de cette crise, on n’a pas parlé de quelques complications à l’intérieur ? »

Bien que le comte Sandorf eût fait cette question