Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

110
mathias sandorf.

rue Marinella ; puis, il s’était retiré dans un modeste hôtel du faubourg de Plocce, où il attendait que le mariage de Sarcany et de Sava Toronthal fût accompli pour donner suite à ses projets.

Le lendemain, pendant une seconde visite à Mme Bathory, il avait lui-même aidé à coucher Pierre dans son cercueil, et il était rentré à son hôtel, après avoir envoyé Pointe Pescade et Cap Matifou surveiller le Stradone.

Or, rien n’empêchait Pointe Pescade de causer, pendant qu’il était tout yeux et tout oreilles.

« Je te trouve engraissé, mon Cap ! disait-il en se haussant pour tâter la poitrine de l’Hercule.

— Oui… et toujours solide !

— Je m’en suis aperçu à ton accolade.

— Mais, la pièce dont tu me parlais ?… demanda Cap Matifou, qui tenait à son rôle.

— Elle marche, elle marche !… Vois-tu, c’est que l’action est très compliquée !

— Compliquée ?

— Oui !… Ce n’est point une comédie, c’est un drame, et le début est même très empoignant ! »

Pointe Pescade se tut. Un coupé, mené rapidement, venait de s’arrêter devant l’hôtel du Stradone.

La porte s’ouvrit aussitôt et se referma sur le