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mathias sandorf.

tendre dans le Stradone, au tournant de la rue Marinella.

Pointe Pescade, interrompant la conversation, s’avança de quelque pas sur la droite de l’hôtel Toronthal.

Un convoi, qui sortait alors de la rue Marinella, venait de prendre le Stradone, en se dirigeant vers l’église des Franciscains, où l’office funèbre allait se dire.

Peu de personnes, d’ailleurs, à cet enterrement, dont la simplicité ne devait guère attirer l’attention publique, — un modeste cercueil porté à bras sous un drap noir.

Le convoi s’avançait lentement, quand, tout à coup, Pointe Pescade, étouffant un cri, saisit le bras de Cap Matifou.

« Qu’as-tu donc ? demanda Cap Matifou.

— Rien !… Ce serait trop long à t’expliquer ! »

Il venait de reconnaître Mme Bathory, qui avait voulu suivre l’enterrement de son fils.

L’église n’avait pas refusé ses prières à ce mort que le désespoir avait poussé au suicide, et le prêtre l’attendait dans la chapelle des Franciscains pour le conduire au cimetière.

Mme Bathory marchait derrière le cercueil, le regard sec. Elle n’avait plus la force de pleurer. Ses