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la veuve d’étienne bathory.

vous apprendre de plus. Dans l’entretien qu’elle sollicite, madame Bathory vous dira tout ce que vous avez le droit de savoir ! »

Il fallait que le docteur fût bien maître de lui-même pour ne rien laisser paraître de son émotion.

« Où demeure madame Bathory ? demanda-t-il.

— À Raguse, dans le quartier du Stradone, au numéro 17 de la rue Marinella.

— Madame Bathory sera-t-elle visible demain entre une heure et deux heures de l’après-midi ?

— Elle le sera, monsieur le docteur, et c’est moi qui vous introduirai près d’elle.

— Dites à madame Bathory qu’elle peut compter sur moi au jour et à l’heure convenus.

— Je vous remercie en son nom ! » répondit le vieillard.

Puis, après quelque hésitation :

« Vous pourriez croire, ajouta-t-il, qu’il s’agit d’un service à vous demander…

— Et quand cela serait ? dit vivement le docteur.

— Il n’en est rien », répondit Borik.

Puis, après s’être humblement incliné, il reprit la route qui va de Gravosa à Raguse.

Évidemment, les dernières paroles du vieux serviteur avaient quelque peu surpris le docteur Antékirtt. Il était resté sur le quai, immobile, regardant