un homme qui se mourait d’une maladie lente. Aucun médecin jusqu’alors n’avait pu en reconnaître la nature. De là, impossibilité d’appliquer un traitement convenable. Ce personnage, nommé Faz-Rhât, avait occupé de hautes positions dans l’empire ottoman. Il n’était alors âgé que de quarante-cinq ans, et regrettait d’autant plus la vie qu’une immense fortune lui permettait d’en épuiser toutes les jouissances.
« Faz-Rhât avait entendu parler de moi, car, à cette époque, ma réputation était déjà grande. Il me fit prier de venir le voir à Homs, et je me rendis à son invitation.
« — Docteur, me dit-il, la moitié de ma fortune est à toi, si tu me rends la vie !
« — Garde cette moitié de ta fortune ! lui répondis-je. Je te soignerai et te guérirai, si Dieu le permet ! »
« J’étudiai attentivement ce malade que les médecins avaient abandonné. Quelques mois, au plus, c’était tout ce qu’ils lui donnaient à vivre. Mais je fus assez heureux pour obtenir un diagnostic certain. Pendant trois semaines, je restai près de Faz-Rhât, afin de suivre les effets du traitement auquel je l’avais soumis. Sa guérison fut complète. Lorsqu’il voulut s’acquitter envers moi, je ne consentis à