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sur les parages de malte.

dont deux, aménagés en torpilleurs, qui pouvaient contribuer très utilement à la défense de l’île.

Ainsi, sous l’impulsion du docteur, Antékirtta voyait ses moyens de résistance s’accroître de jour en jour. Ils le savaient bien, ces pirates de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque ! Cependant, leur plus grand désir eût été de s’en emparer, car la possession de cette île aurait servi les projets du grand maître actuel de la confrérie du Senoûsisme, Sidi Mohammed El-Mahedî. Mais, connaissant les difficultés d’une pareille entreprise, il attendait l’occasion d’agir avec cette patience qui est l’une des maîtresses facultés de l’Arabe. Le docteur ne l’ignorait pas, et il poussait activement ses travaux de défense. Pour les réduire, quand ils seraient achevés, il faudrait employer ces modernes engins de destruction, dont les Senoûsistes ne disposaient pas encore. D’ailleurs, de dix-huit à quarante ans, les habitants de l’île étaient déjà formés en compagnies de miliciens, pourvus d’armes de précision à tir rapide, exercés aux manœuvres de l’artillerie, commandés par des chefs choisis entre les meilleurs, et cette milice, c’était une force de cinq à six cents hommes sur laquelle on pouvait compter.

Si quelques colons occupaient des fermes établies dans la campagne, le plus grand nombre habitait