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mathias sandorf.

sible que nous soyons gênés. Je ne vous propose pas d’aller relâcher à La Vallette, mais de chercher un abri jusqu’au jour sous la côte occidentale de l’une ou de l’autre île.

— Faites ce qu’il faut », répondit le docteur.

Le steam-yacht se trouvait alors dans l’ouest de Malte, à une distance de trente milles environ. Sur l’île de Gozzo, située un peu au nord-ouest de celle de Malte, dont elle n’est séparée que par deux canaux étroits, formés par un îlot central, il y a un feu de premier ordre avec une portée de vingt-sept milles.

Avant une heure, malgré les violences de la mer, le Ferrato devait être dans le rayon de ce feu. Après l’avoir relevé avec soin, sans trop rallier la terre, on pourrait suffisamment s’en rapprocher pour trouver un abri pendant quelques heures.

C’est ce que fit le capitaine Köstrik, non sans avoir pris la précaution de modérer sa vitesse, afin d’éviter tout accident, soit à la coque, soit à la machine du Ferrato.

Cependant, une heure après, le feu de Gozzo n’avait pas encore été aperçu. Impossible d’avoir connaissance de cette terre, bien que ses falaises se découpent à une assez grande hauteur.

L’orage était alors dans toute sa violence. Une