blier, lorsque le docteur l’arrêta d’un regard. Puis tous deux descendirent dans le salon, où Luigi fut prié de les suivre.
« Mon ami, lui demanda le docteur, êtes-vous le fils d’un pêcheur de l’Istrie, qui se nommait Andréa Ferrato ?
— Oui, monsieur, répondit Luigi.
— N’aviez-vous pas une sœur ?…
— Oui, et nous demeurons ensemble à La Vallette. — Mais, ajouta-t-il avec une certaine hésitation, est-ce que vous avez connu mon père ?
— Votre père ! répondit le docteur. Votre père, il y a quinze ans, avait donné asile à deux fugitifs dans sa maison de Rovigno ! Ces fugitifs étaient des amis à moi que son dévouement n’a pu sauver ! Mais ce dévouement a coûté à Andréa Ferrato la liberté et la vie, puisqu’il a été envoyé au bagne de Stein où il est mort !…
— Et il y est mort, sans avoir rien regretté de ce qu’il avait fait ! » répondit Luigi.
Le docteur prit la main du jeune pêcheur.
« Luigi, dit-il, c’est à moi que mes amis ont donné la tâche de payer la dette de reconnaissance qu’ils avaient contractée envers votre père. Depuis bien des années, j’ai cherché à savoir ce que vous étiez devenus, votre sœur et vous, mais on avait