Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

221
malte.

perdu vos traces depuis votre départ de Rovigno. Que Dieu soit donc remercié de vous avoir envoyé à mon secours ! Le navire que vous avez sauvé, je lui ai donné le nom de Ferrato en souvenir d’Andréa !… Laissez-moi vous embrasser, mon enfant ! »

Pendant que le docteur le pressait sur sa poitrine, Luigi sentit les larmes lui venir aux yeux.

Devant cette touchante scène, Pierre ne put se contenir. Ce fut comme une expansion de tout son être qui l’entraîna vers ce jeune homme, ayant à peu près son âge, ce brave fils du pêcheur de Rovigno !

« Et moi !… moi ! s’écria-t-il, les bras tendus.

— Vous… monsieur ?

— Moi… le fils d’Étienne Bathory ! »

Le docteur pouvait-il regretter que cet aveu fût échappé à Pierre ? Non ! Luigi Ferrato saurait garder son secret, comme Pointe Pescade et Cap Matifou le gardaient eux-mêmes !

Luigi fut instruit alors de tout, et apprit plus particulièrement quel but poursuivait le docteur Antékirtt. Une seule chose ne lui fut pas dite : le jeune pêcheur ne devait pas savoir qu’il était en présence du comte Mathias Sandorf.

Le docteur voulut immédiatement se faire conduire auprès de Maria Ferrato. Il était impatient de