— À Malte ?
— Oui, depuis quelques jours.
— À La Vallette ?
— Dans le Manderaggio même, là où nous demeurons ! »
Le docteur fut à la fois très surpris et très satisfait de ce qu’il venait d’apprendre. Puis, reprenant :
« Vous ne vous trompez pas, Maria ?
— Non, je ne me trompe pas ! La figure de cet homme est restée dans mon souvenir ! Cent ans se seraient écoulés que je n’aurais pas hésité à le reconnaître !… Il est ici !
— Luigi l’ignore ?
— Oui, monsieur le docteur, et vous comprenez pourquoi j’ai voulu le lui laisser ignorer ! Il aurait été trouver ce Carpena, il l’eût provoqué, peut-être…
— Vous avez bien fait, Maria ! C’est à moi seul que cet homme appartient ! Mais pensez-vous qu’il vous ait reconnue ?
— Je ne sais, répondit Maria. Deux ou trois fois, je l’ai rencontré dans les ruelles du Manderaggio, et il s’est retourné pour me regarder avec une certaine attention défiante. S’il m’a suivie, s’il a demandé mon nom, il doit savoir qui je suis.
— Il ne vous a jamais adressé la parole ?