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mathias sandorf.

mettait mal à leur aise, — un joli type, enfin ! Carpena, très connaisseur en ce genre, ne pouvait que l’apprécier !

De ce jeu si adroitement joué, il résulta, sans doute, que Pointe Pescade était arrivé à ses fins, car, le 26 août, dans la matinée, le docteur Antékirtt reçut un petit mot qui lui donnait rendez-vous pour le soir à l’extrémité de la Senglea.

Pendant ces dernières journées, le travail avait été poussé très activement à bord du Ferrato. Dans trois jours, au plus, ses réparations terminées, son plein de charbon fait, il pourrait reprendre la mer.

Le soir même, le docteur se rendit à l’endroit indiqué par Pointe Pescade. C’était une sorte de petite place à arcades, près du chemin de ronde, à l’extrémité du faubourg.

Il était huit heures. Il y avait une cinquantaine de personnes sur cette place, où se tient un marché qui n’était pas encore fermé.

Le docteur Antékirtt se promenait au milieu de ces gens, hommes et femmes, presque tous d’origine maltaise, lorsqu’il sentit une main s’appuyer sur son bras.

Un affreux chenapan, sordidement vêtu, coiffé d’un vieux chapeau défoncé, lui présentait un mouchoir, disant :