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aux environs de catane.

talents et son intelligence. Où as-tu fourré tout ce monde-là ?

— À l’auberge de Santa Grotta, au-dessus de Nicolosi.

— Et tu vas y reprendre tes fonctions d’aubergiste ?

— Dès demain…

— Non, dès ce soir, répondit Zirone, lorsque j’aurai reçu de nouvelles instructions. J’attends, ici, au passage du train de Messine, un mot qui doit m’être jeté par la portière du wagon de queue.

— Un mot de… lui ?

— Oui… de lui !… Avec son mariage qui rate toujours, répondit Zirone en riant, il m’oblige à travailler pour vivre ! Bah ! que ne ferait-on pas pour un si brave compagnon ? »

En ce moment, un roulement lointain, mais qu’on ne pouvait confondre avec le murmure du ressac, se fit entendre du côté de Catane. C’était le train que Zirone attendait. Carpena et lui remontèrent alors les roches ; puis, en quelques instants, ils furent debout le long de la voie, dont aucune palissade ne défendait les abords.

Deux coups de sifflet, lancés à l’entrée d’un petit tunnel, annoncèrent l’approche du train, qui ne marchait qu’à une vitesse très modérée ; bientôt,