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aux environs de catane.

pied, avait fait quelques expéditions très heureuses à travers les provinces de l’est. Plusieurs bandes, tombées dans des embuscades, avaient été en partie détruites. Entre autres, celle de Zirone qui ne comptait plus qu’une trentaine d’hommes. De là cette résolution d’infuser un peu de sang étranger à sa troupe, et plus particulièrement du sang maltais. Il savait que dans les taudis du Manderaggio qu’il avait fréquentés autrefois, les bandits inoccupés se trouvaient par centaines. Voilà pourquoi Carpena était allé à La Vallette, et s’il n’y avait recruté qu’une douzaine d’hommes, du moins, étaient-ce des hommes de choix.

Qu’on ne s’étonne pas de voir l’Espagnol se montrer si dévoué à Zirone ! Le métier lui convenait ; mais, comme il était lâche par nature, il ne se mettait que le moins possible en avant dans les expéditions où les coups de fusil sont à craindre. Aussi se contentait-il de préparer les affaires, de combiner les plans, et d’exercer les fonctions de cabaretier dans cette locande de Santa Grotta, affreux coupe-gorge, perdu sur les premières rampes du volcan.

Il va sans dire que si Sarcany et Zirone connaissaient de la vie de Carpena tout ce qui se rapportait à l’affaire d’Andréa Ferrato, Carpena ne savait rien de l’affaire de Trieste. Il croyait tout