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mathias sandorf.

simplement être entré en relations avec d’honnêtes brigands, exerçant depuis bien des années « leur commerce » dans les montagnes de la Sicile.

Zirone et Carpena, pendant ce trajet de huit milles italiens, depuis les roches de Polyphème jusqu’à Nicolosi, ne firent aucune mauvaise rencontre, en ce sens que pas un seul gendarme ne se montra sur leur route. Ils suivaient des sentiers assez ardus, entre des champs de vignes, d’oliviers, d’orangers, de cédratiers, au milieu des bouquets de frênes, de chênes-liège et de figuiers d’Inde. Parfois, ils remontaient quelques-uns de ces lits de torrents desséchés, qui, vus du large, semblent des chemins macadamisés, dont le rouleau compresseur n’aurait pas encore écrasé les cailloux. Le Sicilien et l’Espagnol passèrent par les villages de San Giovanni et de Tramestiéri, à une altitude déjà grande au-dessus du niveau méditerranéen. Vers dix heures et demie, ils eurent atteint Nicolosi. C’est un bourg situé dans la partie centrale d’un assez vaste cirque, que flanquent au nord et à l’ouest les cônes éruptifs de Monpilieri, des Monte-Rossi et de la Serra Pizzuta.

Ce bourg possède six églises, un couvent sous l’invocation de San Nicolo d’Arena, et deux auberges, — ce qui indique surtout son importance.