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mathias sandorf.

dame, c’est moi, au contraire, qui dois vous remercier d’avoir bien voulu accepter ce don, s’il a pu venir en aide à la veuve et au fils d’Étienne Bathory ! »

La veuve s’était inclinée et répondit :

« Quoi qu’il en soit, monsieur, je tenais à vous témoigner ma reconnaissance. C’était le premier motif de cette visite que je voulais aller vous rendre. Mais il y en avait un second…

— Lequel, madame ?

— C’était… de vous restituer cette somme…

— Quoi, madame ?… dit vivement le docteur, vous n’avez pas voulu accepter ?…

— Monsieur, je ne me suis pas cru le droit de disposer de cet argent. Je ne connaissais pas le docteur Antékirtt. Je n’avais jamais entendu prononcer son nom. Cette somme pouvait être une sorte d’aumône, venant de ceux que mon mari avait combattus et dont la pitié m’eut été odieuse ! Aussi n’ai-je pas voulu l’employer, même pour l’usage auquel le docteur Antékirtt la destinait.

— Ainsi… cet argent…

— Est intact.

— Et votre fils ?…

— Mon fils ne devra rien qu’à lui-même…

— Et à sa mère ! » ajouta le docteur, dont tant