Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/284

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

278
mathias sandorf.

parut, sans que les excursionnistes eussent fait aucune mauvaise rencontre sur les quinze kilomètres qui les séparaient de Catane, ni en loups, ni en sangliers. Il y avait encore vingt kilomètres à franchir avant d’atteindre la Casa Inglese.

« Combien de temps Votre Excellence veut-elle rester ici ? demanda le guide.

— Le moins possible, répondit le docteur, et de manière à arriver ce soir vers neuf heures.

— Eh bien, quarante minutes ?…

— Soit, quarante minutes ! »

Et ce fut assez pour expédier un repas sommaire dans une des deux auberges du bourg, qui relèvent un peu la réputation culinaire des locandes de la Sicile. Ceci soit dit à l’honneur des trois mille habitants de Nicolosi, y compris les mendiants qui y pullulent. Un morceau de chevreau, des fruits, raisins, oranges et grenades, du vin de San Placido, récolté aux environs de Catane, il y a bien des villes plus importantes de l’Italie, dans lesquelles un hôtelier serait fort gêné d’en offrir autant. Avant cinq heures, le docteur, Pierre et le guide, montés sur leurs mulets, gravissaient le second étage du massif, la zone forestière. Ce n’est pas que les arbres y soient nombreux, car les bûcherons travaillent ici comme partout, à détruire les anti-