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la casa inglese.

ques et splendides forêts, qui ne seront bientôt plus qu’à l’état de souvenir mythologique. Cependant, çà et là, par bouquets ou par groupes, le long des côtières de laves, sur le bord des abîmes, poussent encore des hêtres, des chênes, des figuiers au feuillage presque noir, puis, dans une région un peu plus élevée, des sapins, des pins et des bouleaux. Les cendres elles-mêmes, mélangées de quelque humus, donnent naissance à de larges corbeilles de fougères, de fraxinelles, de mauves, et se couvrent de tapis de mousses.

Vers huit heures du soir, le docteur et Pierre se trouvaient déjà à cette hauteur de trois mille mètres, qui forme à peu près la limite des neiges éternelles. Sur les flancs de l’Etna, elles sont assez abondantes pour approvisionner l’Italie et la Sicile.

C’était alors la région des laves noires, des cendres, des scories, qui s’étend au-delà d’une immense crevasse, le vaste cirque elliptique de Valle del Bove. Il fallut en tourner les falaises, hautes de mille à trois mille pieds, dont les couches laissent apparaître des strates de trachyte et de basalte, sur lesquels les éléments n’ont pas encore eu prise.

En avant se dressait le cône proprement dit du volcan, où quelques phanérogames formaient çà et là des hémisphères de verdure. Cette gibbosité