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la casa inglese.

dement continu, avec des crescendos d’ouragan, ainsi qu’eût fait une immense chaudière, dont la vapeur surchauffée eût soulevé les soupapes. Aucune éruption n’était à prévoir, cependant, et toute cette colère interne ne se traduisait que par les hennissements du cratère supérieur et l’éructation des gueules volcaniques qui trouaient le cône.

Il était alors neuf heures du soir. Le ciel resplendissait de milliers d’étoiles que la faible densité de l’atmosphère, à cette altitude, rendait plus étincelantes encore. Le croissant de la lune se noyait à l’ouest dans les eaux de la mer Éolienne. Sur une montagne, qui n’aurait pas été un volcan en activité, le calme de cette nuit eût été sublime.

« Nous devons être arrivés ? demanda le docteur.

— Voilà la Casa Inglese », répondit le guide.

Et il montrait un pan de mur percé de deux fenêtres et d’une porte, que son orientation avait protégé de la neige, à une cinquantaine de pas sur la gauche, soit à quatre cent vingt-huit mètres au-dessous de la cime du cône central. C’était la maison construite, en 1811, par les officiers anglais sur un plateau à base de lave, nommé Piano del Lago[1].

  1. À cette époque allaient commencer les travaux qui doivent transformer la Casa Inglese en observatoire, par les soins du gouvernement italien et de la municipalité de Catane.