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mathias sandorf.

ces conditions, la retraite, même en plein jour, devenait presque impossible. Ils sentaient donc qu’ils étaient perdus, si un secours ne leur arrivait pas. Mais d’où ce secours aurait-il pu venir ?

Malheureusement, on ne pouvait compter que Zirone et ses compagnons renonceraient à leur entreprise. Ils étaient près de quarante encore, valides et bien armés. Ils savaient qu’on ne pourrait bientôt plus riposter à leurs coups de feu, et ils revinrent à la charge.

Soudain, d’énormes blocs, roulant sur les talus du plateau, comme les rochers d’une avalanche, écrasèrent trois d’entre eux, avant qu’ils eussent pu se jeter de côté.

C’était Cap Matifou qui venait de culbuter des roches de basalte pour les précipiter de la crête du Piano del Lago.

Mais ce moyen de défense ne pouvait suffire. Il fallait donc succomber ou tout faire pour chercher du secours au dehors.

Pointe Pescade eut alors une idée, dont il ne voulut point parler au docteur, qui ne lui eût peut-être pas donné son consentement. Mais cette idée, il la communiqua à Cap Matifou.

Il savait, par le propos qu’il avait recueilli à la