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mathias sandorf.

Zirone, et s’arrêta, cinquante pas en arrière, au fond d’une petite dépression de terrain.

Alors, à demi-brisée par le choc, la boule s’ouvrit et donna passage à un être vif, alerte, « quelque peu malin » comme il le disait de lui-même.

C’était Pointe Pescade. Enfermé dans cette carapace de neige durcie, il avait osé se faire lancer sur les pentes du talus, au risque d’être précipité au fond de quelque abîme. Et, libre maintenant, il dévalait les sentiers du massif en gagnant du côté de Cassone.

Il était alors minuit et demi.

À ce moment, le docteur, ne voyant plus Pointe Pescade, craignit qu’il ne fût blessé. Il l’appela.

« Parti ! dit Cap Matifou.

— Parti ?

— Oui !… pour aller chercher du secours !

— Et comment ?

— En boule ! »

Cap Matifou raconta ce que Pointe Pescade venait de faire.

« Ah ! le brave garçon !… s’écria le docteur. Du courage, mes amis, du courage !… Ils ne nous auront pas, ces bandits ! »

Et les quartiers de roches continuèrent à rouler sur les assaillants. Mais ce nouveau moyen de dé-