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la casa inglese.

fense ne tarda pas à s’épuiser comme les autres.

Vers trois heures du matin, le docteur, Pierre, Luigi, Cap Matifou, suivis de leurs hommes, et emportant leurs blessés, durent évacuer la maison qui tomba au pouvoir de Zirone. Vingt de ses compagnons avaient été tués, et, pourtant, le nombre était encore pour lui. Aussi la petite troupe ne put-elle battre en retraite qu’en remontant les pentes du cône central, cet entassement de laves, de scories, de cendres, dont le sommet était un cratère, c’est-à-dire un abîme de feu.

Tous se réfugièrent sur ces pentes, cependant, emportant leurs blessés. Des trois cents mètres que mesure le cône, ils en franchirent deux cent cinquante, au milieu de ces vapeurs sulfureuses que le vent rabattait sur eux.

Le jour commençait alors à poindre, et déjà la crête des montagnes de Calabre se piquait de teintes lumineuses au-dessus de la côte orientale du détroit de Messine.

Mais, dans la situation où se trouvaient le docteur et les siens, le jour n’était plus même une chance de salut pour eux. Il leur fallait toujours battre en retraite, remonter les talus, usant leurs dernières balles et jusqu’aux derniers quartiers de roches que Cap Matifou précipitait avec une vigueur