Aller au contenu

Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

63
les bouches de cattaro.

— J’en suis sûr ! Ah ! pas les amoureux, par exemple ! Ce n’est pas dans ta nature, bien que tu sois sentimental en diable ! Pas les traîtres non plus ! Tu as une trop bonne grosse figure pour cela !… Non, tu seras le bon génie qui vient au dénouement punir le vice et récompenser la vertu !…

— Comme dans les parades ?… répondit Cap Matifou.

— Comme dans les parades ! Oui ! Je te vois dans ce rôle là, mon Cap ! Au moment où le traître s’y attend le moins, tu apparais avec tes larges mains ouvertes, et tu n’as qu’à les refermer pour amener le dénouement !… Si le rôle n’est pas long, il est sympathique, et quels bravos, quel argent tu feras par dessus le marché !

— Oui, sans doute, répondit l’Hercule, mais, en attendant, il va falloir se séparer !

— Oh ! pour quelques jours ! Seulement, promets-moi de ne pas te laisser dépérir pendant mon absence ! Fais bien exactement tes six repas et engraisse, mon Cap !… Et, maintenant, serre-moi dans tes bras, ou plutôt fais semblant, comme au théâtre, car tu risquerais de m’étouffer !… Ah ! dame, il faut prendre l’habitude de jouer la comédie en ce monde !… Embrasse-moi encore une fois, et