Aller au contenu

Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

69
les bouches de cattaro.

La Savarèna n’était plus dans le port.

Pierre chercha du regard, si elle n’avait pas changé de place… Il ne l’aperçut pas.

À un marin qui se promenait sur le quai, il demanda ce qu’était devenue la goélette du docteur Antékirtt.

La Savarèna avait appareillé la veille au soir, lui fut-il répondu, et de même qu’on ignorait d’où elle était venue, on ne savait pas davantage où elle était allée.

La goélette partie ! Le docteur Antékirtt aussi mystérieusement disparu qu’arrivé !

Pierre Bathory reprit le chemin de Raguse, cette fois, plus désespéré que jamais.

Certes, si une indiscrétion avait pu révéler au jeune homme que la goélette avait fait voile pour Cattaro, il n’eût pas hésité à l’y rejoindre. Mais, en réalité, ce voyage aurait été inutile. La Savarèna, arrivée devant les bouches, n’y était point entrée. Le docteur, accompagné de Cap Matifou, s’était fait mettre à terre par une des embarcations du bord ; puis, le yacht avait aussitôt repris la mer pour une destination inconnue.

Il n’est pas de plus curieux endroit en Europe, et peut-être dans tout l’Ancien Continent, que cette disposition, à la fois orographique et hydrogra-