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mathias sandorf.

phique, qui est connue sous le nom de Bouches de Cattaro.

Cattaro n’est point un fleuve, comme on serait tenté de le croire : c’est une ville, siège d’un évêché, dont on a fait la capitale d’un Cercle. Quant aux bouches, elles comprennent six baies, disposées à la suite l’une de l’autre, communiquant entre elles par d’étroits canaux, et que l’on peut traverser en six heures. De ce chapelet de petits lacs, qui s’égrène à travers les montagnes du littoral, le dernier grain, situé au pied du mont Norri, indique la limite de l’empire d’Autriche. Au-delà commence l’empire Ottoman.

C’est à l’entrée des bouches que le docteur s’était fait débarquer, après une traversée rapide. Là, un rapide canot à moteur électrique l’attendait pour le conduire à l’extrême baie. Après avoir doublé la pointe d’Ostro, passé devant Castel-Nuovo, entre deux panoramas de villes et de chapelles, devant Stolivo, devant Perasto, célèbre lieu de pèlerinage, devant Risano, où les costumes dalmates se mélangent déjà aux costumes turcs et albanais, il arriva de lac en lac au dernier cirque, dans le fond duquel est bâtie Cattaro.

L’Electric 2 était mouillé à quelques encablures de la ville, sur ces eaux, endormies et sombres,