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mathias sandorf.

principalement ceux du Lloyd, et les grands caboteurs de l’Adriatique viennent accoster.

Dès le soir même, le docteur s’occupa de trouver un logement. Cap Matifou l’avait suivi, sans même demander où il venait de débarquer. Que ce fût en Dalmatie ou en Chine, peu lui importait. Comme un chien fidèle, il allait où allait son maître. Il n’était qu’un outil, une machine obéissante, machine à tourner, machine à forer, machine à percer, que le docteur se réservait de mettre en jeu, dès qu’il le jugerait nécessaire.

Tous deux, après avoir dépassé les quinconces du quai, franchirent l’enceinte fortifiée de Cattaro ; puis, ils s’engagèrent à travers une série de rues étroites et montantes, dans lesquelles fourmille une population de quatre à cinq mille habitants. C’était le moment où l’on refermait la Porte de Mer, — porte qui ne reste ouverte que jusqu’à huit heures du soir, excepté le jour où arrivent les paquebots.

Le docteur eut bientôt reconnu qu’il ne se trouvait pas un seul hôtel dans la ville. Il fallait donc s’enquérir d’un logeur, qui consentirait à louer un appartement, — ce que d’ailleurs les propriétaires de Cattaro font volontiers, non sans profit.

Le logeur se trouva, le logement aussi. Le docteur fut bientôt installé dans une rue assez propre,