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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/81

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les bouches de cattaro.

Cependant, Pierre ne pouvait avoir quitté Raguse, et, très certainement, il restait renfermé dans la maison de sa mère. Pointe Pescade supposait — et il ne se trompait pas — que le départ de la Savarèna devait avoir amené cette modification dans les habitudes du jeune ingénieur, d’autant plus qu’après ce départ, il était rentré chez lui, désespéré.

Le docteur résolut d’agir dès le lendemain, en écrivant une lettre à l’adresse de Pierre Bathory, — lettre qui l’inviterait à venir le trouver immédiatement à Cattaro.

Un événement très inattendu allait changer ces projets et permettre au hasard d’intervenir pour arriver au même but.

Le soir, vers huit heures, le docteur se trouvait sur le quai de Cattaro, lorsqu’on signala l’arrivée du paquebot Saxonia.

Le Saxonia venait de Brindisi, où, après avoir fait escale, il avait pris des passagers. De là, il se rendait à Trieste, en touchant à Cattaro, à Raguse, à Zara et autres ports de la côte autrichienne sur l’Adriatique.

Le docteur se tenait près de l’appontement, qui sert à l’embarquement et au débarquement des voyageurs, quand, aux dernières lueurs du jour, son regard fut comme immobilisé par la vue d’un