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les bouches de cattaro.

des signes de préoccupation, d’inquiétude même, dont la cause eût été difficile à discerner au fond de cette nature si fermée.

« D’où vient-il ?… Où va-t-il ? » se demandait le docteur, qui ne le perdait pas de vue.

D’où venait Sarcany, il fut aisé de le savoir en interrogeant le commissaire du Saxonia. Ce passager avait pris le paquebot à Brindisi. Mais arrivait-il de la haute ou de la basse Italie ? on ne le savait pas. En réalité, il venait de Syracuse. Sur la dépêche de la Marocaine, il avait immédiatement quitté la Sicile pour se rendre à Cattaro.

C’était à Cattaro, en effet, antérieurement pris comme lieu de rendez-vous, que l’attendait cette femme, dont la mission semblait être terminée à Raguse.

L’étrangère était là, sur le quai, attendant l’arrivée du paquebot. Le docteur l’aperçut, il vit Sarcany aller à elle, il put même entendre ces mots qu’elle lui dit en arabe et qu’il comprit :

« Il était temps ! »

Sarcany ne répondit que d’un signe de tête. Puis, après avoir surveillé la mise en consigne de ses bagages à la douane, il entraîna la Marocaine vers la droite, de manière à contourner l’enceinte de la ville, sans y entrer par la Porte de Mer.