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le préside de ceuta.

de casernes, — rien d’original, en un mot, si ce n’est peut-être le quartier mauresque, où la couleur n’est pas absolument éteinte.

Vers trois heures, le docteur donna l’ordre de le conduire chez le gouverneur de Ceuta, auquel il voulait rendre visite, — acte de courtoisie tout naturel de la part d’un étranger de distinction.

Il va sans dire que ce gouverneur ne peut être un fonctionnaire civil. Ceuta est, avant tout, une colonie militaire. On y compte environ dix mille âmes, officiers et soldats, négociants, pêcheurs ou marins au cabotage, répartis tant dans la ville que sur la bande de terrain, dont le prolongement vers l’est complète le domaine espagnol.

Ceuta était alors administrée par le colonel Guyarre. Cet officier supérieur avait sous ses ordres trois bataillons d’infanterie, détachés de l’armée continentale, qui viennent faire leur temps d’Afrique, un régiment de discipline, régulièrement fixé dans la petite colonie, deux batteries d’artillerie, une compagnie de pontonniers, plus une compagnie de Maures, dont les familles habitent un quartier spécial. Quant aux condamnés, leur nombre s’élève à peu près à deux mille.

Pour se rendre de la ville à la résidence du gouverneur, la voiture dut suivre, en dehors de l’en-