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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/14

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mathias sandorf.

ceinte, une route macadamisée, qui dessert l’enclave jusqu’à son extrémité vers l’est.

De chaque côté de la route, l’étroite bande, comprise entre le pied des montagnes et les relais de la mer, est bien cultivée, grâce au travail assidu des habitants, qui ont laborieusement lutté contre les mauvaises qualités du sol. Les légumes de toutes sortes ni les arbres à fruits n’y manquent ; mais il faut dire aussi que les bras ne font point défaut.

En effet, les déportés ne sont pas seulement employés par l’État, soit dans les ateliers spéciaux, soit aux fortifications, soit aux routes dont l’entretien exige des soins continus, soit même à la police urbaine, lorsque leur bonne conduite permet d’en faire des agents qui surveillent et sont surveillés à la fois. Ces individus, envoyés au préside de Ceuta pour des peines qui vont de vingt ans à la perpétuité, les particuliers peuvent les occuper dans certaines conditions déterminées par le gouvernement.

Pendant sa visite à Ceuta, le docteur en avait rencontré quelques-uns, allant librement dans les rues de la ville, et précisément de ceux qui servaient aux travaux domestiques ; mais il en devait voir un plus grand nombre, en dehors de l’enceinte fortifiée, sur les chemins et dans la campagne.