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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/198

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mathias sandorf.

avait reçu l’hospitalité dans la maison de Sîdi Hazam.

Voilà pourquoi, le soir même, le docteur, Pierre et Luigi, tout en prenant certaines précautions pour ne point être remarqués, s’étaient mêlés à la foule des nomades, qui campaient sur la plaine de Soung-Ettelâtè. Tout en se promenant, ils observaient la maison du moqaddem sur la lisière de l’oasis de Menchié.

C’était donc là qu’était enfermée Sava Sandorf ! Depuis le séjour du docteur à Raguse, jamais le père et la fille n’avaient été plus rapprochés l’un de l’autre ! Mais, en ce moment, un infranchissable mur les séparait. Certes, pour la lui arracher, Pierre eût consenti à tout, même à composer avec Sarcany ! Le comte Mathias Sandorf et lui étaient prêts à lui abandonner cette fortune que le misérable convoitait ! Et pourtant, ils ne pouvaient oublier qu’ils devaient aussi faire justice du délateur d’Étienne Bathory et de Ladislas Zathmar !

Toutefois, dans les conditions où ils se trouvaient alors, de s’emparer de Sarcany, d’arracher Sava de la maison de Sîdi Hazam, cela ne laissait pas de présenter des difficultés presque insurmontables. À la force qui ne pouvait réussir, faudrait-il substituer la ruse ? La fête du lendemain permettrait-elle de