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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/259

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justice.

laissés seuls, et il faisait déjà nuit, lorsque l’Electric revint à Antékirtta.

L’île était maintenant délivrée de la présence des traîtres. Quant à s’enfuir de l’îlot Kencraf, que vingt milles séparent de la grande terre, c’était impossible.

« Avant demain, ils se seront certainement dévorés les uns les autres ! dit Pointe Pescade.

— Pouah ! » fit Cap Matifou avec dégoût.

La nuit se passa dans ces conditions ; mais au Stadthaus, on put observer que le comte Sandorf ne prit pas un instant de repos. Renfermé dans sa chambre, il ne la quitta qu’à cinq heures du matin pour descendre dans le hall, où Pierre Bathory et Luigi furent aussitôt mandés.

Un peloton de miliciens attendait dans la cour du Stadthaus que l’ordre lui fût donné de s’embarquer pour l’îlot Kencraf.

« Pierre Bathory, Luigi Ferrato, dit alors le comte Sandorf, c’est en toute justice que ces traîtres ont été condamnés à mort ?

— Oui, et ils la méritent ! répondit Pierre.

— Oui ! répondit Luigi, et pas de pitié pour ces misérables !

— Que justice soit faite, et que Dieu leur accorde un pardon que les hommes ne peuvent plus leur donner !… »