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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/260

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mathias sandorf.

Le comte Sandorf avait à peine achevé, qu’une épouvantable explosion secouait le Stadthaus et aussi toute l’île, comme si elle eût été agitée par un tremblement de terre.

Le comte Sandorf, Pierre et Luigi se précipitèrent au dehors, pendant que la population, épouvantée, s’enfuyait hors des maisons d’Artenak.

Une immense gerbe de flamme et de vapeur, mélangée de blocs énormes et d’une grêle de pierres, fusait vers le ciel à une prodigieuse hauteur. Puis ces masses retombèrent autour de l’île en soulevant les eaux de la mer, et un épais nuage demeura suspendu dans l’espace.

Il ne restait plus rien de l’îlot Kencraf, ni des trois condamnés que l’explosion venait d’anéantir.

Que s’était-il donc passé ?

On ne l’a pas oublié, non seulement l’îlot était miné en prévision d’un débarquement des Senoûsistes, mais, pour le cas où le fil sous-marin, qui le reliait à Antékirtta, eut été mis hors de service, des appareils électriques avaient été enterrés dans le sol, et il suffisait de les frôler du pied pour que toutes les fougasses de panclastite fissent explosion à la fois.

C’est ce qui s’était produit. Par hasard, un des condamnés avait touché un de ces appareils. De là,