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mathias sandorf.

menace de ses canons, les « dents de la vieille ! » disent les Espagnols, — plus de sept cents pièces d’artillerie, dont les gueules s’allongent à travers les innombrables embrasures des casemates. Vingt mille habitants, six mille hommes de garnison, sont groupés sur les premières assises de la montagne que baignent les eaux du golfe, — sans compter les quadrumanes, ces fameux « monos, » singes sans queue, ces descendants des plus anciennes familles de l’endroit, en réalité, les véritables propriétaires du sol, qui occupent encore les hauteurs de l’antique Calpé. Du sommet de ce mont, on domine le détroit, on observe tout le rivage marocain, on découvre la Méditerranée d’un côté, l’Atlantique de l’autre, et les longues-vues anglaises ont un horizon de deux cents kilomètres qu’il est aisé de fouiller jusque dans ses moindres réduits, — et qu’elles fouillent.

Si, par une heureuse circonstance, le Ferrato fût arrivé deux jours plus tôt sur la rade de Gibraltar, si, entre le lever et le coucher du soleil, le docteur Antékirtt et Pierre Bathory eussent débarqué sur le petit quai, franchi la porte de Mer, suivi la Main-Street, dépassé la porte d’Alameda pour gagner les beaux jardins qui s’élèvent jusqu’à mi-colline, sur la gauche, peut-être les événements rap-