CHAPITRE III
michel strogoff.
La porte du cabinet impérial s’ouvrit bientôt, et l’huissier annonça le général Kissoff.
« Ce courrier ? demanda vivement le czar.
— Il est là, sire, répondit le général Kissoff.
— Tu as trouvé l’homme qu’il fallait ?
— J’ose en répondre à Votre Majesté.
— Il était de service au palais ?
— Oui, sire.
— Tu le connais ?
— Personnellement, et plusieurs fois il a rempli avec succès des missions difficiles.
— À l’étranger ?
— En Sibérie même.
— D’où est-il ?
— D’Omsk. C’est un Sibérien.
— Il a du sang-froid, de l’intelligence, du courage ?
— Oui, sire, il a tout ce qu’il faut pour réussir là où d’autres échoueraient peut-être.
— Son âge ?
— Trente ans.
— C’est un homme vigoureux ?
— Sire, il peut supporter jusqu’aux dernières limites le froid, la faim, la soif, la fatigue.
— Il a un corps de fer ?
— Oui, sire.
— Et un cœur ?…
— Un cœur d’or.
— Il se nomme ?…
— Michel Strogoff.
— Est-il prêt à partir ?