— Le voici… à la disposition de Votre Excellence ! »
Saouk saisit le pli cacheté que lui présentait le notaire.
« Que renferme ce pli ?… demanda-t-il.
— Le testament de Kamylk-Pacha.
— Et comment est-il entre tes mains ?…
— Il me l’a fait parvenir, quelques années après qu’il eut été renfermé dans la forteresse du Caire.
— À quelle époque ?…
— Il y a vingt ans.
— Vingt ans ! s’écria Saouk. Et il est mort depuis dix ans déjà… et tu as attendu…
— Lisez, Excellence. »
Saouk lut la suscription libellée sur le pli. Elle portait que ce testament ne pourrait être ouvert que dix ans après le décès du testateur.
« Kamylk-Pacha est mort en 1852, dit le notaire, nous sommes en 1862, et voilà pourquoi j’ai convié Votre Excellence…
— Maudit formaliste ! s’écria Saouk. Il y a dix ans que je devrais être en possession…
— Si c’est vous que Kamylk-Pacha a institué son héritier ?… fit observer le notaire.