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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/302

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l’appât d’une forte prime, afin de tenter l’enlèvement du trésor pendant le retour à Sohar.

L’aube revint, annonçant, par l’épanouissement des premiers rayons solaires, cette mémorable journée du 28 mars.

Profiter des offres de Sélik était tout indiqué. À Juhel, bien entendu, revenait la tâche de s’aboucher avec cet obligeant Arabe pour conduire l’opération à bon terme. Celui-ci, de plus en plus soupçonneux, avait passé la nuit dans la cour du caravansérail.

Juhel n’était pas sans éprouver quelque embarras à propos du service qu’il voulait demander à Sélik. En effet, voilà trois étrangers, trois Européens, arrivés de la veille à Sohar, qui se hâtaient de chercher une embarcation… Il s’agissait d’une promenade, — car pouvait-on donner un autre prétexte ? — une promenade à travers le golfe d’Oman… une promenade qui durerait à tout le moins quarante-huit heures ?… Est-ce que ce projet ne semblerait pas singulier, et même plus que singulier ? Il est vrai, peut-être Juhel s’inquiétait-il à tort de ce que l’interprète pourrait trouver de bizarre dans sa proposition.