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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/303

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Quoi qu’il en soit, il fallait aboutir, et, dès qu’il eut rencontré Sélik, Juhel le pria de lui procurer une embarcation capable de tenir la mer pendant une couple de jours.

« Votre intention est-elle de traverser le golfe, demanda Sélik, et de débarquer sur la côte persane ? »

L’idée vint à Juhel d’éluder cette question par une réponse assez naturelle, qui devait écarter tout soupçon, même de la part des autorités de Sohar.

« Non… ce n’est qu’une exploration géographique, répliqua-t-il. Elle a pour objet de déterminer la situation des principaux îlots du golfe… Est-ce qu’il ne s’en trouve pas au large de Sohar ?…

— Il y en a un certain nombre, répondit Sélik, mais aucun de quelque importance.

— N’importe, dit Juhel, avant de nous établir sur la côte, nous désirons visiter le golfe.

— Comme il vous plaira. »

Sélik se garda d’insister, bien que la réponse du jeune capitaine pût lui paraître suspecte. En effet, le policier étant au courant des projets annoncés à l’agent français, c’est-