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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/341

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ques heures, c’était plus de temps qu’il n’en fallait pour mener son opération à bonne fin.

De quoi s’agissait-il, en effet ? Pas même de parcourir cet îlot de dimension assez restreinte, pas même de le fouiller mètre par mètre. D’après la lettre, l’endroit précis où avait été déposé le trésor se trouvait sur une des pointes méridionales, à la base d’un rocher reconnaissable au monogramme du double K. Le pic aurait vite mis à découvert les trois barils que maître Antifer ne serait pas embarrassé de rouler jusqu’à la perme. On comprend qu’il eût tenu à opérer sans témoins, — sauf l’indispensable Ben-Omar, dont la présence lui était imposée, et son clerc Nazim. Comme l’équipage de la Berbera n’avait aucunement à s’inquiéter de ce que renfermaient ces barils, le retour à Mascate, en caravane, pourrait seul présenter quelques difficultés. On s’en préoccuperait ultérieurement.

Maître Antifer, Gildas Trégomain et Juhel d’une part, Ben-Omar et Nazim de l’autre, commencèrent à remonter les pentes de l’îlot, dont la moyenne altitude mesurait cent cinquante pieds au-dessus du niveau de la mer.