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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/342

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Quelques bandes de macreuses s’envolèrent à leur approche, jetant des cris de protestation contre les intrus qui violaient leur domicile habituel. Et, de fait, il était probable qu’aucun être humain n’avait mis le pied sur cet îlot depuis la visite de Kamylk-Pacha. Le Malouin portait le pic sur son épaule ; il ne l’eût cédé à personne. Le gabarier s’était chargé de la pioche. Juhel s’orientait, une boussole à la main.

Le notaire avait quelque peine à ne point être devancé par Saouk. Ses jambes flageolaient encore, bien qu’il n’eût plus sous les pieds le pont de la perme. On ne s’étonnera pas, cependant, qu’il eût reprit ses sens, retrouvé son intelligence, oublié les épreuves du voyage, ne songeant pas à celles du retour. Il y avait un endroit sur cet îlot qui représentait pour lui une prime énorme, et certainement, ne fût-ce que pour s’assurer sa discrétion, Saouk ne se refuserait pas à la lui verser, s’il parvenait à s’emparer du trésor.

Le sol était assez rocailleux. On ne marchait pas aisément à sa surface. On dut même gagner le centre en contournant certaines intumescences difficiles à franchir. Lorsque