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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/353

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accès de rage, d’un coup violent, il brisa la boîte… Un papier s’en échappa.

C’était un parchemin, jauni par le temps, sur lequel s’allongeaient quelques lignes, écrites en français, encore très lisibles.

Maître Antifer saisit ce papier. Oubliant que Ben-Omar et Saouk pouvaient l’entendre, qu’il allait peut-être leur apprendre un secret qu’il aurait eu intérêt à garder, il commença à lire d’une voix tremblante les premières lignes ainsi libellés :

« Ce document contient la longitude d’un second îlot que Thomas Antifer, ou, à son défaut, son héritier direct, devra porter à la connaissance du banquier Zambuco, demeurant à… »

Maître Antifer s’arrêta, et, d’un coup de poing, se ferma cette bouche imprudente qui allait trop en dire.

Saouk fut assez maître de lui pour ne rien laisser paraître de la déconvenue qu’il éprouva. Quelques mots de plus, et il eût appris quelle était la longitude de ce second îlot, dont ledit Zambuco devait avoir la latitude, et en même temps, quel pays habitait le banquier…

Quant au notaire, non moins désappointé,