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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/42

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aux suggestions incessantes de son cousin, sa liberté était menacée sérieusement.

En 1823, celui-ci, à l’âge de trente-sept ans, venait de se marier dans des conditions peu propres à lui assurer une grande situation. Il avait épousé une jeune fellah, presque une esclave. On ne s’étonnera donc pas qu’il voulût continuer les tortueuses menées par lesquelles il espérait compromettre la situation de Kamylk-Pacha, en exploitant l’influence qu’il possédait auprès de Méhémet-Ali et de son fils Ibrahim.

Cependant l’Égypte allait commencer une période militante où ses armes devaient briller d’un vif éclat. En 1824, la Grèce venait de se soulever contre le sultan Mahmoud, et celui-ci avait fait appel à son vassal pour l’aider contre la rébellion. Ibrahim, suivi d’une flotte de cent-vingt voiles, se dirigea vers la Morée où il opéra son débarquement.

L’occasion s’offrait donc à Kamylk-Pacha de redonner un peu d’intérêt à sa vie, de se retremper dans ces périlleuses expéditions depuis vingt ans abandonnées, et avec d’autant plus d’ardeur qu’il s’agissait de maintenir les droits de la Porte, compromis par le