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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/54

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de son ancre, le maître d’équipage fit carguer les dernières voiles, et le capitaine Zô remonta sur la dunette :

« Dois-je faire armer le grand canot, Excellence ? demanda-t-il.

— Non… la yole. Je préfère que nous soyons tous deux seuls à débarquer.

— À vos ordres. »

Un moment après, le capitaine, deux légers avirons en main, était assis à l’avant de la yole, Kamylk-Pacha à l’arrière. En quelques instants la petite embarcation eut accosté au revers d’une entaille, où le débarquement était facile. Le grappin fut solidement fixé dans un interstice de roche, et son Excellence prit possession de l’îlot.

Il n’y eut point de pavillon déployé, ni de coup de canon tiré en cette circonstance. Ce n’était pas un État qui faisait acte de premier occupant : c’était un particulier qui débarquait avec la pensée de partir trois ou quatre heures après.

Kamylk-Pacha et le capitaine Zô remarquèrent tout d’abord que les flancs de l’îlot, ne reposant pas sur une base sablonneuse, sortaient de la mer avec une inclinaison de