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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/55

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cinquante à soixante degrés. Donc, sa formation était due au relèvement du fond sous-marin.

Ils commencèrent leur exploration circulairement, foulant du pied une sorte de quartz cristallisé, vierge de toute empreinte. En aucun point, le littoral ne paraissait avoir été corrodé par l’acide des lames. À la surface, sèche et de nature cristalline, on ne voyait d’autre liquide que l’eau restée au fond d’étroites mares à la suite des dernières pluies. La végétation ne s’y trahissait même pas par la présence de ces lichens, de ces mousses marines, perce-pierres ou autres, assez rustiques pour végéter entre les roches où le vent a semé quelques germes. Pas de coquillages, ni vivants ni morts. Çà et là, quelques fientes d’oiseaux, qui étaient l’apport de plusieurs couples de goélands et de mouettes, les seuls représentants de la vie animale sur ces parages.

Dès qu’ils eurent achevé le tour de l’îlot, Kamylk-Pacha et le capitaine se dirigèrent vers la tumescence arrondie du centre. Nulle part les bords du périmètre n’avaient témoigné d’une visite ancienne ou récente qui eût